Retour sur la Bundesliga saison 2010/2011 : Place aux jaunes

07/07/2011 15:51 Je commente





Dortmund champion, certes mais combien de déceptions, dans ce championnat qui n’a épargné personne…

Kagawa fait sauter la Bundesbank


C’est sans doute LE transfert de l’an 2010. Shinji Kagawa est arrivé à Dortmund il y a un peu plus d’un an pour la modique somme de 350 000 euros en provenance du Cerezo Osaka. Ce jeune joueur de 21 ans présente la particularité d’avoir signé pro sans être passé par la case centre de formation. En 2009, il poursuit une ascension fulgurante en scorant 27 fois en 44 rencontres. « Les gens rigolaient cet été quand je leur disais que ce gars marquerait des buts pour nous », sourit encore Mickael Zorc, le directeur sportif du Borussia Dortmund. 7 buts en 11 journées plus tard, Kagawa a fait taire ceux qui ne voyaient en lui qu’une promesse médiatique en Extrême Orient. Pourtant, c’est avec l’expérience d’un briscard qu’il reconnait « une saison mitigée », la faute à une blessure survenue en janvier, le privant du reste de la route vers le titre de champion d’Allemagne. « Je prévois de jouer la totalité de la prochaine saison » prophétise t-il. « Je ne suis pas inquièt, j’ai presque retrouvé ma forme physique ». Pour rappel, c’est une fracture du pied qui l’a stoppé, fin janvier,à la veille de la finale de la Coupe d’Asie des Nations. Approché, ce mois-ci par Manchester United, il se déclare « heureux à Dortmund » et n’envisage pas d’en partir. Pas avant d’avoir disputé une année entière. Il vient d’inscrire un triplé lors du premeir match de préparation contre une sélection du Sauerland (7-0).

Le Bayern vers le doublé ?


Depuis les saison 93/94 et 94/95, le Bayern n’a jamais connu deux saisons consécutives sans titre. A chaque fois, une Coupe est venue sauver une année sans titre de champion. Le prestige. C’est donc avec toute la crainte du monde que le club munichois s’avance lors de la présente intersaison. En avril dernier, soucieux de ne pas compromettre ses chances de qualification à la LDC, le comité directeur du Bayern a viré Van Gaal sans ménagement. En cause, plusieurs décisions discutables, dont celle d’avoir fait de Kraft le titulaire dans les cages en lieu et place de Butt ou de s’être mis Ribéry et surtout Robben à dos en plus d’un autoritarisme permanent. La perspective de jouer « la Coupe d’Europe des perdants », dixit staff et joueurs n’est guère goûtée, de ce côté-ci du Rhin. Van Gaal, qui n’avait procédé à aucun recrutement, fort d’une saison plus que réussie (doublé plus finale de LDC) et attaqué par Hoennes par voie de presse, sera donc remplacé par Heynckes, ancien de la boutique, entraîneur de Leverkusen, curieusement écrasé à l’Allianz Arena 5-1 par son futur employeur. Hoeness avait au préalable pris soin de rappeler que Jurgen Klopp était son premier choix, au moment où le contrat de Van Gaal était reconduit d’une année. Le FC Hollywood de la période Matthaüs, Klinsmann, Trapattoni ou Witeczeck n’est plus si loin…

Deux champions en roue libre, trois européens dans le fossé

Champions en 2007 et 2009, Stuttgart et Wolfsburg ont frôlé la vie dans cette Bundesliga, qui s’est en outre payé la tête de Schalke, Brême et Hambourg. Y’a plus de respect. Les puissants ont coulé à pic. Le club du président Hoffman, mégalo en puissance, va connaître une fin d’année civile compliquée avec le départ de celui qui a englouti des sommes folles pour zéro résultat. Vincent Kompany, ancien joueur du HSV aujourd’hui à City s’en était ouvertement pris à lui : « Bernd Hoffmann s’y connaît en affaire mais certainement pas en football. (…) Ce club ne sait pas gérer les tops transferts. Hambourg est la deuxième plus grande ville d’Allemagne mais le club n’a plus gagné de titre depuis 20 ans ». L’an passé, Guerrero avait écopé de la plus lourde amende du l’histoire du club (entre 50 000 et 100 000 euros) pour avoir molesté un supporter. Dernier trophée en date, une coupe en 1987.

Jurado, Raul, Huntelaar, Magath… Des investissements record pour une coupe, une demi-finale de LDC et un titre de champion qui ne cesse de lui échapper. Schalke, 2e en 2010, pensait pouvoir faire la nique au Bayern en sortant le chéquier, sa 14e place est venue lui rappeler que les méthodes martiales associées aux dépenses inconsidérées ne valaient pas la cohésion et la constance. Rangnick a fini par remplacer le tortionnaire, parti à Wolfsburg, au grand dam de Van Gaal : « Ce n’est pas normal que Magath entraîne d’abord Schalke 04, puis maintenant Wolfsburg et que Rangnick soit à Hoffenheim et maintenant à Schalke 04. La compétition est faussée. Je prends toujours plusieurs mois entre deux postes et peut-être même une année sabbatique complète cette fois ci ».

Les Loups, eux, n’auront surfé sur la vague que l’espace d’une année. Une année durant laquelle Dzeko et Grafite, associés à Misimovic, auront fait feu de tout bois (54 buts à eux-deux). Puis, le long déclin s’est amorcé avec le départ de Magath. Transfert phare de l’intersaison 2010, l’arrivée de Diego a confirmé le n’importe-quoi régnant. Sanctionné à hauteur de 500 000 euros pour avoir refusé de rejoindre le groupe avant la dernière journée de championnat, cruciale pour le maintien, le meneur brésilien, acheté 15 millions d’euros à la Juve a donc été prié de voir ailleurs. Dzeko, lui, a rejoint City en janvier pour 35 millions.

Stuttgart et Brême connaissent un déclin analogue. Lentement, leurs titres respectifs de 2007 et 2004 ne représentent qu’un lointain souvenir. Cacau a perdu sa place, Pogrebnyak n’a pas remplacé Gomez et une 12e place équivaut à une tache de vin sur de la soie blanche. A Brême, le stéréotype Thomas Schaaf a fait long feu. Adepte du 4-3-1-2 avec deux relayeurs très offensifs, l’entraîneur s’est borné à placer ses hommes dans ce schéma archaïque. Marko Marin avait à charge de remplacer Micoud et Diego dans le rôle du meneur axial, mais l’éternel espoir n’a toujours pas répondu à ses promesses. Sans parler d’Arnautovic (en photo), coupables d’incartades à répétition (sorties nocturnes, notamment), critiqué par son propre directeur sportif et plusieurs mis à l’écart pas Schaaf. Le départ de Frings, véritable menhir ci-bas doit lancer le club sur un nouveau cycle.

Et aussi, Gomez, 28 buts et aucune reconnaissance, Francfort et ses 9 matches sans marquer, Hanovre et Mayence, la nouvelle vague…



Jérôme Bois
Un article Monde De Foot

Articles en relation :
La liga des fous et des folies : retour sur la saison 2010/2011 en Espagne
Le calcio dans tous ses états : retour sur la saison 2010/2011 en Italie 
Boring League :  retour sur la saison 2010/2011 en Angleterre

Laisser un Commentaire