Le calcio dans tous ses états
Rhino Crisis
Sans doute le personnage le plus détestable du football italien depuis la préretraite de Marco Matrix, Gennaro Gattuso a de nouveau fait des « Sienne ». Jadis indispensable au sein de l’EHPAD milaniste, le rugueux pitbull-terrier a depuis perdu de sa superbe. Dépassé, trop lent, Gattuse avait fini par perdre sa place, au profit d’Ambrosini. L’arrivée de Van Bommel cet hiver aurait dû le perturber encore davantage. Mais non. Il en avait gardé sous le pied, regagnant au jarret une place de le 11 milanais. « Leonardo homme de merde » avait déclaré l’intrépide, après l’obtention du titre à Rome. Grande classe. Réplique instantanée de l’entraîneur brésilien : « Je serai vraiment intéressé de savoir ce qu’il a à dire »… Classe suprême. Gattuso s’était timidement exonéré dans la presse : « Mais il ne faut pas oublier le contexte, nous étions avec des supporters qui nous ont suivis toute l’année, qui ont chanté une dizaine d’autres chansons avec nous, mais on ne retient que celle-là. Dans les stades, on n’entend pas beaucoup de chants sans insulte ou injure, c’est comme ça ». Après avoir chopé Joe Jordan au collet en 8e de Ligue des Champions… L’occasion d’un chouette duo avec Taïwo l’an prochain ?
La « Vecchia Signora » sent le sapin
« Il Cavaliere » et sa pouliche
Grande victoire pour Silvio. Son Milan s’est finalement imposé sans souffrir dans ce Calcio 2011. Car à l’inconstance des turinois se sont ajoutés l’usure physique des Interistes et les soucis de santé de la Roma. Facile, dès lors, de s’envoler. Surtout lorsque les supporters vivent Noël avant l’heure. En signant Ibra et Robinho, Berlusconi a offert un joli cadeau à ses fans. 10e au terme de la troisième journée, les Milanais prennent la tête le 27 novembre (14e journée) pour ne plus la lâcher. Pour Allegri, fraîchement assis sur le banc rossonero, cette victoire sur le terrain s’ajoute à celle obtenue dans la coulisse : son refus de se plier aux ordres du « gang banger italien » (qui souhaitait jouer avec Pato, Ibra, Robinho et Ronaldinho) lui a collé une crédibilité tout virginale sur la tronche. Le big boss, c’est lui.
CSC à la génoise
Il y a quelque chose de pourri au royaume de Gènes. Riccardo Garrone, président de la Sampdoria, a pris cher. Prié par sa starlette « d’aller se faire enc… », le 26 octobre dernier, alors que Garrone voulait que l’attaquant l’accompagne à une remise de prix, « le vieux con » a vu rouge. Exclu du groupe, il finit par être récupéré par Berlusconi, jamais à cours d’outrecuidants au sein de son poulailler. Pourtant, Peter Pan vivait un grand début de saison avec la Samp’. 4e lors de l’exercice précédent, le club génois était attendu au tournant, en dépit de son élimination au tour préliminaire de la Ligue des Champions (face au Werder Brême). Excommunié, il s’offusque néanmoins par la voix de son agent : «Antonio a tant donné à la Sampdoria et est très attaché à l’équipe, mais maintenant il se sent trahi». Un peu con quand même, le Cassano. Valorisé à 25 millions d’euros, le manque à gagner est évident. Alors pour 12 millions plus Biabiany, c’est Pazzini qui prend la poudre d’escampette, direction l’Inter. Orpheline de son duo d’attaque, la Samp composera avec un duo Biabiany-Macaronne digne des meilleures doublettes de pétanque. Le pouvoir aux joueurs, qu’ils disaient…
Et aussi…
Les trois titres de l’Inter, dont une couronne mondiale en décembre face à Mazembe, l’émergence d’Alexis Sanchez, le départ de Dellio Rossi de Palerme pour mieux revenir un mois après et le retour du Napoli, 20 après.